Première institution astronomique de France, rayonnant mondialement de par son originalité, sa renommée mais également de par son histoire, l’Observatoire de Paris, actif depuis plus de trois siècles, ne cesse de repousser les limites de la science. Sous l’égide du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, dépendant directement du CNRS et de l’Université de la Sorbonne, cet endroit a été le théâtre de plusieurs découvertes primordiales.
Cap sur un lieu où notre connaissance de l’Univers ne cesse de s’étendre chaque jour…
Un regard vers les cieux
De tous temps, les hommes se sont fascinés pour le ciel et son observation. Que ce soit en établissant des cartes astronomiques d’une incroyable précision, en nommant et identifiant les constellations ou encore en basant une partie de leurs mythes et légendes sur les phénomènes célestes, l’Univers, fini ou infini, géocentrique ou héliocentrique, fut et est toujours source pour l’humanité de questionnements et de fantasmes. Dès que l’homme a acquis le sens du raisonnement scientifique, il a crée les sciences astronomiques, pour mieux comprendre sa place dans l’Univers, pouvoir étudier le monde qui l’entoure.
C'est quoi un observatoire ?
Afin d’observer le ciel et les phénomènes de l’Univers, il faut des lieux dédiés, généralement situés en hauteur ou loin des villes et de la pollution lumineuse. Les observatoires servent à la fois à l’observation, à l’étude et à la recherche scientifique. On peut y trouver une variété d’instruments, dont les télescopes optiques ou aussi radiotélescopes, et de professions, car ces activités attisent la curiosité de nombreux astronomes, ingénieurs, astrophysiciens, chercheurs, etc.
De nos jours, les observatoires ne sont plus seulement terrestres, mais aussi aériens (SOFIA, installé à bord d’un Boeing 747), souterrains (Baïkal-GVD, niché à 1300m de profondeur dans le lac sibérien Baïkal) et spatiaux (le télescope Hubble, le plus connu en fonction depuis trente ans).
Un endroit unique
Parmi tous les observatoires de par le monde, il en est un qui demeure dans le panel des plus uniques et renommés. Réparti sur trois sites différents (Paris XIVè, Meudon et Nançay), l’Observatoire de Paris est depuis plusieurs siècles le siège d’une activité bouillonnante dans le domaine des sciences astronomiques, plus généralement de tout ce qui touche au spatial.
Fondé en 1667 à l’initiative de l’Académie des Sciences dans l’actuel XIVè arrondissement, point de départ du méridien de Paris, il est devenu primordial dans l’observation céleste en Occident, pouvant se vanter du titre de « plus grand pôle national en astronomie ». Il intégrera par la suite l’observatoire de Meudon et le site de Nançay (respectivement construits en 1873 et 1953). À ce jour, l’Observatoire reste le plus vieux au monde encore en activité.

De nombreux sujets d'études
Les scientifiques travaillant dans les divers laboratoires de l’Observatoire focalisent leurs recherches sur moultes champs d’études, celles-ci devant se fonder sur des données issues d’observations faites sur place ou à l’étranger. Nous pouvons citer le Soleil (en effet, des observations solaires quotidiennes sont effectuées, et l’on se concentre notamment sur les taches solaires, les cycles), les exoplanètes, galaxies, trous noirs, pulsars, astéroïdes, la matière noire, l’Univers primordial, les supernovae, autant d’objets compris dans les domaines de l’astrophysique, astronomie, cosmologie.
Les instruments d'observation
A l’Observatoire de Paris, on dispose de nombre d’instruments différents, mais un en particulier, une spécialité locale, fut à l’origine de beaucoup de travaux. Le spectrohéliographe par exemple est un instrument astronomique délivrant des images monochromatiques du Soleil, inventé en 1891 à Meudon. Il est accompagné d’autres appareils d’observation, tels que le coelostat, le sidérostat ou l’héliographe. On l’utilise pour des observations quotidiennes du Soleil. Les télescopes et les lunettes constituent également des éléments clés dans l’étude du ciel. Cependant, il est de plus en plus compliqué d’effectuer des observations correctes et prolongées, ceci étant dû à la pollution lumineuse trop importante.


Les missions spatiales
Outre la recherche et l’observation spatiales, l’Observatoire bénéficie de collaborations et de contrats avec des organisations diverses (CNES, ESA, sociétés privées, etc) qui, dans le cadre d’une mission dans l’espace, peuvent lui confier la charge d’un instrument, sonde,… Cet appareil sera placé en « salle blanche », un endroit protégé et quasi-stérile, dont les conditions d’accès sont draconiennes. A l’abri des regards, on effectue sur l’objet des tests et examens afin de mettre à l’épreuve sa résistance aux contraintes qu’il rencontrera dans l’espace (radiations, vide, températures extrêmes notamment).

Des avancées scientifiques majeures
En plus de figurer dans le classement mondial, l’Observatoire de Paris fut le théâtre de nombreuses découvertes essentielles. Ainsi, rien que par le calcul, Urbain le Verrier, astronome français, prédit par le calcul en 1846 l’existence d’une huitième planète au delà d’Uranus. Neptune est pour la première fois observée quelques semaines plus tard.
En 1676, Olaus Rømer, à l’aide des éclipses des satellites de Jupiter, détermine que la vitesse de la lumière est une grandeur finie. Son collègue Christiaan Huygens trouve une vitesse « 600 000 fois supérieure à celle du son ». Deux siècles plus tard, toujours à l’Observatoire, Léon Foucault l’établit à 298 000 km/s, une valeur très proche des 299 792,458 que l’on connaît actuellement. Pour rappel, la vitesse de la lumière est une constante physique indépassable selon la relativité d’Einstein.

Dans les années 1930, Bernard Lyot de l’Observatoire de Meudon met au point un dispositif astronomique permettant de simuler lors de l’observation une éclipse solaire artificielle, en cachant le Soleil et permettant d’observer la couronne. C’est le coronographe, encore largement utilisé.
Ci-joint : vidéo datant des années 1930, des protubérances solaires, réalisée avec le coronographe de Bernard Lyot.
Grâce à une simple lentille, Jean-Dominique Cassini, premier directeur de l’Observatoire, put à ses tout débuts pointer son objectif sur Saturne, en identifier certaines lunes et constater que ses anneaux étaient hétérogènes.



















Grâce à son originalité, sa splendeur ou les recherches qui y sont entreprises, l’Observatoire de Paris reste depuis plus de trois cents ans un haut lieu du savoir humain. L’observation et la compréhension de l’Univers demeure un objectif majeur pour l’avancée de la science, comme le rappelle si bien cette citation de Stephen Hawking : « N’oubliez pas de regarder les étoiles et non pas à vos pieds. Essayez de comprendre ce que vous voyez et de vous interroger sur ce qui fait l’existence de l’Univers ».
Dorian
Bonjour les Terriens, comme vous l’aurez constaté, aujourd’hui c’est un article spécial écrit en collaboration avec le site internet « Space Tales », geré par Dorian, passionné par le secteur spatial depuis son plus jeune âge ! Vous retrouverez Dorian et ses articles à l’adresse suivante : https://Space-Tales.blogspot.com/, que je vous invite à aller découvrir sans tarder, abonnez-vous aussi à ses pages Twitter (@Space_Tales) et Instagram (spacetalesblog) !
Quentin
