GATEWAY: LE MODULE ESPRIT SERA CONSTRUIT EN FRANCE !

Alors que l’astronaute Thomas Pesquet se prépare pour effectuer son deuxième séjour dans l’espace, l’agence spatiale européenne a signé la semaine dernière un contrat avec Thales Alenia Space. L’entreprise franco-italienne sera chargée de construire pour la NASA un des modules de la future station orbitale lunaire Gateway.

Alors que l’astronaute Thomas Pesquet se prépare pour effectuer son deuxième séjour dans l’espace, l’agence spatiale européenne a signé la semaine dernière un contrat avec Thales Alenia Space. L’entreprise franco-italienne sera chargée de construire pour la NASA un des modules de la future station orbitale lunaire Gateway.

Gateway et la capsule Orion
Illustration de la station orbitale LOP-G, aussi appelée Gateway, avec au premier plan la capsule Orion, et au fond la silhouette de Mars, un clin d'oeil à l'objectif final du programme Artemis.

Gateway: un avant-poste entre la Terre et la Lune

Le contrat signé le 7 janvier dernier nourrit nos espoirs de voir un jour un astronaute européen travailler à bord de la LOP-G, le « Portail Orbital Lunaire », aussi surnommé « Passerelle » ou Gateway en anglais. Pour rappel, la Gateway est donc la station orbitale prévue dans le cadre d’Artemis, le programme d’exploration lunaire de la NASA, dont l’objectif est d’envoyer la première femme astronaute sur la Lune et de préparer l’exploration de Mars, comme le précise Kathy Lueders:

"Gateway permettra une présence humaine soutenue, durable et éventuellement permanente sur la Lune, où nous pourrons tester les compétences, opérations et technologies qui seront essentielles pour les futures missions humaines sur Mars."
Kathy Lueders
Kathy Lueders
Directrice des vols habités à la NASA

Gateway: une "mini ISS"

Le laboratoire orbital imaginé par la NASA, dont la taille approche un sixième de la station spatiale internationale (ISS), sera donc placé en orbite autour de la Lune pour servir d’avant-poste aux futures missions d’exploration. La Gateway doit notamment servir de relais de communication entre la Terre et la Lune, de laboratoire scientifique et de module d’habitation pour les futurs astronautes du programme Artemis.

Comparaison entre l'ISS et la Gateway
Comparaison de la taille de la station Gateway (ici en blanc) par rapport à celle de la station spatiale internationale (ISS, ici en gris foncé).

Un contrat de 360 millions

Pour l’aider dans la construction de la petite station qui doit être mise en service en 2024, la NASA a fait appel au Canada, au Japon, à l’ESA ainsi qu’à plusieurs partenaires commerciaux privés. La semaine dernière, l’Europe a donc concrétisé son engagement aux côtés des américains: l’entreprise franco-italienne Thales Alenia Space vient en effet de signer avec la NASA un contrat de 360 millions d’euros pour construire un module de la LOP-G. Surnommé ESPRIT, son nom désigne le Système Européen Pour le Ravitaillement, les Infrastructures et les Télécommunications (voir schéma suivant)

Schéma de la station Gateway
La station Gateway et tous ses modules devraient être assemblés d'ici 2026, comme le montre cette illustration.
LOPG Orbite
Représentation de la trajectoire suivie par la station autour de la Lune.

Gateway fera le tour de la Lune en sept jours

Le module ESPRIT devra assurer les communications ainsi que les opérations de ravitaillement en ergols. Ce carburant permettra notamment au PPE, le module d’Alimentation et de Propulsion, de maintenir la Gateway sur une orbite permettant à la station de survoler la Lune sur une trajectoire comprise entre 3000 et 70000 kilomètres de sa surface. 

Avec ce nouveau contrat, l’entreprise européenne construira donc deux modules de la LOP-G, puisque Thales Alenia Space travaille déjà avec Airbus au développement du module d’habitation international, aussi appelé I-Hab.

Canadarm2
Une vue unique de l'ensemble du bras robotisé de l'ISS qui manipule des conteneurs à proximité des énormes panneaux solaires de la station spatiale internationale.
Illustration du Canadarm 3 sur la LOP-G. L'accord annoncé le 16 décembre entre la NASA et l'Agence spatiale canadienne a confirmé que le Canada fournira le bras robotique de la station lunaire et emmènera ses astronautes lors de la mission Artemis 2 autour de la Lune.
Le 16 décembre dernier, la présidente de l'Agence Spatiale Canadienne Lisa Campbell tenait une visio-conférence en compagnie du ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement Économique du Canada, Navdeep Bains. Les astronautes canadiens Jeremy Hansen, Joshua Kutryk, Jenni Side-Gibbons et David Saint-Jacques ont aussi participé à l'annonce du traité signé avec la NASA.

Le Canada s'engage pour fournir le bras robotisé de la future station spatiale

Malgré le vent de scepticisme qui s’est levé suite aux résultats des dernières élections américaines, le projet Artemis prend donc peu à peu forme, et à l’image de l’Europe la semaine dernière, le Canada a déjà formalisé sa participation au projet de station orbitale lunaire. Signé en décembre dernier, l’accord entre la NASA et l’agence spatiale canadienne (CSA) confie aux voisins des Etats-Unis le développement du Canadarm 3, le successeur du modèle déjà en place sur l’ISS, un bras robotique nouvelle génération qui permettra notamment l’assemblage des modules ajoutés en 2026.

Pour rappel, la LOP-G sera en effet dans un premier temps composée de deux modules: le PPE, qui assure l’énergie et la propulsion de la Gateway, ainsi que le module d’habitation HALO, développé par l’entreprise américaine Northrop Grumman pour accueillir jusqu’à quatre astronautes pendant 30 jours.

"Un Canadien fera partie de la mission Artemis II, la première mission habitée vers la Lune depuis 1972. Cette mission, dont le lancement est prévu en 2023, positionne le Canada comme le deuxième pays à envoyer un astronaute dans l'espace lointain pour survoler la Lune. Le Traité confirme également un deuxième vol pour un astronaute canadien vers la station Gateway."
Lisa Campbell CSA 1.1
Lisa Campbell
Directrice de l'Agence Spatiale Canadienne

Qui décrochera le prochain billet pour la Lune?

En s’engageant pour construire le bras robotisé de la future station Gateway, le Canada apporte une contribution significative au projet de la NASA, et comme le souligne la directrice de l’Agence Spatiale Canadienne (CSA) Lisa Campbell, le pays s’assure par la même occasion de voir un jour un astronaute canadien à bord de la future station orbitale Gateway.

A l’image de cette collaboration nord américaine, les contrats signés entre la NASA et les entreprises européennes comme Thales Alenia Space ou Airbus nous offrent donc l’espoir de voir un jour un astronaute de l’ESA travailler en orbite autour de la Lune, un rêve qui devrait bientôt devenir réalité comme le confirme l’astronaute français Thomas Pesquet.

Pierre-Henri Le Besnerais

"L'ESA ayant obtenu la participation d'astronautes européens sur trois vols vers la Gateway, j'espère que dans un avenir proche, je serai l'un d'entre eux, travaillant dans le module ESPRIT pour utiliser son matériel et communiquer avec la Lune."
Thomas Pesquet 1.1
Thomas Pesquet
Astronaute de l'Agence Spatiale Européenne
Thomas pesquet
L'astronaute français Thomas Pesquet prépare son second séjour à bord de l'ISS et se familiarise avec les écrans tactiles de la capsule Crew Dragon de SpaceX.

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